L’accès au travail, un véritable casse-tête congolais pour les jeunes

sowemimo bamidele

La Déclaration universelle des droits de l’homme, publiée par l’ONU, stipule que tous les hommes ont fondamentalement droit au travail. Et la Constitution en vigueur en RD Congo, à son article 36, édicte que : « Le travail est un droit et un devoir sacrés pour chaque Congolais. »

En réalité, cette prérogative n’est toujours pas garantie par une application quelconque.

Il n’est pas rare que des milliers de jeunes diplômés se retrouvent au chômage le lendemain de leurs douloureuses années d’études.

L’idéal que chacun ait un emploi rémunéré n’est pas encore imaginé.

C’est ainsi que de jeunes diplômés universitaires et d’autres jeunes sans qualification errent à travers les ville, comme des âmes en peine, sans même l’espoir de se voir sollicité pour appliquer les connaissances acquises à la sueur des fronts de leurs courageux parents.

Des questions sur le problème d’embauche des jeunes viennent alors à l’esprit :

  • Quelles autorités peuvent spécifiquement aider les jeunes à se retrouver facilement sur le marché de l’emploi ?

  • S’il existe une politique cohérente de promotion de l’emploi des jeunes, quels en sont les moyens de mise en œuvre ?

  • Que peuvent faire les jeunes pour faire valoir leur droit à l’emploi ?     

De l’université à l’emploi : les défis du monde du travail. 

photo by Oladimeji Ajegbile : Pexels.com

Les jeunes diplômés s’interrogent pour savoir jusqu’ à quand ils attendront pour avoir du travail. Les jeunes diplômés universitaires finissent tous ou presque dans le même tunnel : le chômage.

Leurs parents, quant à eux, font la douloureuse expérience de l’inutilité de ces études, qui par ailleurs coûtent trop cher par rapport aux capacités des escarcelles des pourvoyeurs des fonds qui les financent.

Le nouveau diplômé, dès la fin des fêtes grandioses, à l’occasion de la défense de son mémoire, de la collation de son grade académique et des réceptions de félicitation, se retrouve sur la longue route de la recherche d’un emploi. N’ayant pas les années d’expérience exigées, il n’aura pas de travail et donc pas de rémunération. Voilà que notre jeune savant continue à dépendre de ses parents ou de ses ceux qui gèrent des boutiques ou font du business partout et même là où c’est inimaginable.  

photo by Renan Lima : pexels.com

L’ironie est que ceux qui n’ont pas étudié mais qui possèdent des fortunes ou qui, par un moyen ou un autre, sont parvenus à décrocher un emploi, sans qualification ni expérience avérées, se moquent de ceux qui ont fait de longues études en disant : « L’école c’est zéro ». De telles personnes se refusent souvent à recruter des jeunes diplômés, surtout universitaires, non pas pour le manque d’expérience de ces derniers, mais par peur d’avoir à leurs côtés des collègues suffisamment qualifiés pour les remplacer à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement, qui a l’enseignement dans sa compétence exclusive, ne devrait-il pas se pencher sur cette question pour rendre plus attrayante la préparation de l’avenir du pays ? 

Si on applique un taux de réussite minimisé de 60% par an (en réalité, il dépasse les 70%). Ces jeunes se seront ajoutés à tous ceux que les universités et Instituts supérieurs ont déjà lancés à la recherche de l’emploi.

Vers quels horizons regarde tout ce monde ? 

Dans les rues, plusieurs jeunes diplômés, dépouillés de tout espoir, sont exposés à divers risques dont le recrutement dans les bandes et milices armées. Est-ce pour un tel avenir qu’ils ont été formés ?

Certains jeunes, voyant les années passer et se ressembler, plus pour satisfaire des besoins physiologiques qu’autre chose, se résignent à se conformer aux normes sociales de la région et fondent un foyer sans rien qui puisse justifier un lendemain prometteur.

Faut-il encore se poser la question de savoir pourquoi la vente de boissons fortement alcoolisées est si florissante ?

photo by omotayo Tajudee : Pexels.com

Nombre de nos jeunes diplômés, ne trouvant aucun autre moyen de se distraire ou d’adoucir leur désespoir se résolvent à noyer leurs soucis dans les hallucinations de l’ivresse.

Ils prennent des remontants vendus à des prix abordables.

Un système de débrouillardise est désigné, dans les milieux universitaires sous le vocable chômage caché. Il s’agit d’exercer des petits métiers, sans avantages sociaux définis, comme ceux de chauffeur de taxi, motard, cordonnier, coiffeur, électricien domestique improvisé, ou même maçon sur commande.

Ceux qui entreprennent de petites activités économiques se heurtent au problème d’accès au crédit si ce n’est pas à celui des taxes dont la nomenclature et le taux sont variables suivant le taxateur. Ce sont ainsi des dizaines et des dizaines de boutiques, salons de coiffure, cabines téléphoniques, petites boulangeries familiales qui naissent ou disparaissent chaque mois. On voit aussi des jeunes se courber devant les opérateurs économiques, dits nouveaux riches, pour être embauchés comme vendeurs ou garçons de course pour un salaire dépassant rarement 20$ par mois et cela sans contrat de travail. 

Mais, ne serait-il pas salvateur pour la population urbaine que les petites unités économiques spontanées bénéficient d’un régime promotionnel particulier pour permettre d’absorber les masses de chômeurs dont le nombre est juste soupçonné ? 

Plusieurs jeunes passent leur journée en train de déambuler avec leurs C.V. et photocopies de titres scolaires sous le bras.

Ils gagneraient peut-être à créer un mouvement destiné à faire pression sur les dirigeants pour :

  • Qu’ils favorisent l’emploi en milieu rural ;

  • Qu’ils améliorent les investissements et l’environnement macro-économique ;

  • Qu’ils rendent plus accessibles les formations techniques ;

  • Qu’ils abordent de manière sérieuse les questions de démographie ;

  • Qu’ils améliorent les conditions du marché de l’emploi et soutiennent les jeunes dans la recherche d’un emploi. 
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