Vous avez marre qu’on vous dise qu’il y a de la peine en Afrique ?
Vous voulez que nous cessions de vous dire que la plupart des jeunes africains, particulièrement congolais n’ont pas de cerveau ? Vous ne voulez pas que nous criions tout haut que nous vivons dans l’hypocrisie, qu’on se berce d’illusions, que nous sommes ingrats, que la pauvreté est devenue une sorte de secte, une sorte de confrérie pour nous ?
Vous voulez qu’on vous parle de la mode, de la technologie, de la nouvelle chanson d’une artiste américaine, vous voulez que nous vous fassions rêver ?
Eh bien, nous, nous avons opté de parler de nos défauts, de nos maux, de notre ingratitude, de notre ignorance, de nos prisons, de tout ce qui nous empêche d’aller de l’avant…
Dans ma communauté, si je dis à une personne qu’à chaque fois qu’il me salue je gagne 1000 francs, et bien cette personne me saluera de moins en moins… Sur le réseau social Facebook, tu peux avoir 4000 amis mais si ces derniers sont de ma communauté ils liront tes posts sans les liker, sans les commenter, sans les partager, ils ont honte d’aimer les idées ou les projets de leurs amis, ils ont un complexe, ils ont peur de t’aider à décoller, ils veulent que vous soyez tous au même niveau.
Mon entourage, les universités et écoles de ma ville, ils sont prêts à débourser des milliers de dollars pour une fête, mais ils ont du mal à investir dans un projet prometteur qui ne demande que quelques dollars comme capital de départ …
Les professeurs au lieu de partager leurs connaissances ils se lancent en bras de fer avec leurs étudiants, ils se vantent qu’ils ont étudié en Europe, qu’ils ont des voitures, qu’ils ont déjà beaucoup voyagé ; ils sont heureux quand les étudiants échouent à leurs interrogations, ils se permettent de faire réussir les étudiantes en échange du sexe. Si tu ne payes leurs syllabus, même si tu réussis à leurs examens tu échoues quand même.
Revenons un peu aux jeunes ; nous remarquons qu’il y a un mouvent des « jeunes entrepreneurs », nous ne sommes pas contre ce mouvement mais certains d’entre eux rêvent à l’excès, refusant de bonnes opportunités d’emploi, comme si pour eux on ne peut pas devenir millionnaire en travaillant pour quelqu’un, ils se comparent déjà à la Syllicon Valley, à Facebook et YouTube oubliant leurs propres réalités, n’ayant aucune idée du marché local, du taux d’intégration de l’internet dans leurs communautés etc.
« Les ailes peuvent vous permettre de voler mais ils ne vous permettront pas de respirer en dehors de l’atmosphère, alors vous devez savoir voler en des basses altitudes jusqu’à ce que vous trouviez des outils qui vont vous permettre de voler encore plus haut ».
L’Afrique a besoin des jeunes qui ont connaissance de leur faiblesse et qui sont prêts à se mettre au travail pour se cultiver eux-mêmes enfin de devenir meilleur et d’affronter des circonstances extraordinaires.
Face au mal nous ne devons pas nous taire. Nous ne devons pas nous satisfaire « des quand-même et des à-peu-près ».